Víctor Samuel Rivera

Víctor Samuel Rivera
El otro es a quien no estás dispuesto a soportar

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Doctor en filosofía. Magíster en Historia de la Filosofía. Miembro de la Sociedad Peruana de Filosofía desde 1992. Crío tortugas peruanas Motelo y me enorgullezco de mi biblioteca especializada. Como filósofo y profesor de hermenéutica, me defino como cercano a lo que se llama "hermenéutica crítica y analógica". En Lima aplico la hermenéutica filosófica al estudio del pensamiento peruano y filosofía moderna. Trabajo como profesor de filosofía en la Universidad Nacional Mayor de San Marcos; he trabajado en Universidad Nacional Federico Villarreal desde 2005. He sido profesor en la Facultad de Teología Pontificia y Civil de Lima hasta 2014. He escrito unos sesenta textos filosóficos, de historia de los conceptos, filosofia política e historia moderna. Tengo fascinación por el pensamiento antisistema y me entusiasma la recuperación de la política desde el pensamiento filosófico. Mi blog, Anamnesis, es un esfuerzo por hacer una bitácora de filosofía política. No hago aquí periodismo, no hago tampoco análisis político de la vida cotidiana- De hecho, la vida cotidiana y sus asuntos no son nunca materia del pensamiento.

jueves, 14 de febrero de 2008

Lumières, tradition et post-modernité. Le plaidoyer de la Reine de la Nuit





Le plaidoyer de la Reine de la Nuit
Lumières, tradition et post-modernité


Víctor Samuel Rivera
Universidad Nacional Mayor de San Marcos

(Traduction: François Rambaud)

Introduction


Le 20 septembre 1791, Mozart célébrait la victoire des Lumières sur la Tradition. A Vienne, on donnait la première de La flûte enchantée. Les Lumières mettaient en scène leur succès dans un récit émancipatoire, dans lequel la lumière de la rationalité affrontait les ténèbres du Royaume de la Nuit dont la reine, la tradition, reconnaissait sa défaite. Son époux avait été vaincu par les Lumières, à qui il avait accordé toute lumière, toute promesse. Dans ce récit, la tradition reconnaissait la destruction de son pouvoir et son irrémédiable échec historique. Mozart reçut ainsi l’hommage de l’archi-éclairé archiduc Joseph II à Vienne, tandis que la sœur de celui-ci, Marie-Antoinette de France, depuis la prison, s’approchait de sa mort. Deux ans plus tard, en effet, le très éclairé règne de la Terreur hanterait Paris. A peine huit ans plus tôt, Zöllner, le pasteur protestant de Berlin, se demandait « Qu’est-ce que les Lumières? Cette question –avait-il déclaré- (…) il faudrait y répondre avant de commencer à éclairer! . Kant prétendit y avoir répondu en 1784 dans l’article Qu’est-ce que les Lumières? Sa réponse était possible par le recours à une curieuse narration a priori, présente dans les opuscules sur la politique et la philosophie de l’histoire. Sa réponse était celle-la même qui lui permettrait par la suite de juger la terreur de 1793 avec une remarquable bienveillance . Sapere aude! disait-il. Pense par toi-même! (et tu me donnerais raison).

Pour Kant, la terreur révolutionnaire était un “faktum” de la raison. Cela révélait un récit a priori qui culminerait avec l’instauration du libéralisme politique, du républicanisme et, en définitive, d’une sorte de royaume de Dieu sur terre. Pour lui, son récit était toute la réponse nécessaire à Zöllner parce qu’il était intrinsèquement rationnel. Il n’admettait ni question ni critique, mais seulement une souscription a priori. Mais cela n’est plus possible dans la post-modernité. Et cela nous rend le droit de nous demander une fois de plus, avec Zöllner, si nous voulons un récit éclairé des Lumières. Désormais la Reine de la Nuit demande à être écoutée. Elle a un récit à raconter, et elle nous réserve son propre aria.


I



Tout d’abord, je dois dire que je pars d’un fait. Nous devons reconnaître que la conversation philosophique de notre temps a dispersé d’une telle façon les stratégies pour reconnaître une argumentation comme « rationnelle », qu’il semble que la communauté philosophique soutient une sorte de conversation discontinue, kaléidoscopique, avec des argumentations parallèles incommensurables entre elles. Cela semble être une conséquence de l’ennui philosophique pour les fondamentaux. La fin de la modernité dans un bâillement. Dans un sens général, cette situation de fait a pris la forme d’un factum de la raison. Un factum de la raison post-moderne. Dans le monde éclairé, Kant pouvait identifier dans l’a priori les traits distinctifs de la rationalité avec une certaine aisance. Maintenant, quelle que soit la manière dont on prétende la caractériser, le fait est qu’elle se réalise comme la recherche d’un droit. Des rivaux sont en procès dans un jugement évaluateur pour lequel leurs raisons sont toujours, pour le dire dans le vocabulaire de MacIntyre, face à une version rivale . La critique, face au patrimoine rationnel des éclairés, toujours juges, toujours procureurs, participe aujourd’hui à un procès dont les parties réclament une loyauté qu’ils doivent constituer dans le plaidoyer. Et dans le plaidoyer judiciaire, chacune des versions des faits a recours à un récit qui est toujours le sien et qui, en tant que tel, nous engage de sa part.





Chaque récit du conflit réclame notre loyauté. Le factum de la raison post-moderne consiste à être convaincus que quelqu’un devrait l’obtenir, malgré le fait qu’il ne puisse jamais aller au-delà du conflit. Et c’est là que chaque récit constitue ses raisons (et son éventuel succès), sur une histoire qui le justifie, comme une narration. Cela est vrai aussi pour les Lumières, leurs croyances et leurs institutions. Cela est vrai pour la version moderne de la rationalité qui les soutient, cette reine des sciences déposée, dont le mandat devait être la base, dans la pure episteme du sujet. Maintenant, les maîtres de la critique et les procureurs sont devenus avocats. Le débat contemporain est celui de la modernité et de ses critiques. Entre ceux qui défendent le monde moderne et les Lumières, face à ceux qui refusent ses prétentions . Mais, que l’on soit pour ou contre, le débat s’articule en termes de narration de conflit. Et une narration a cela de distinctif qu’elle implique de souscrire à la substance du récit, pris comme une certaine tradition. Il n’y a pas de narration philosophique de la rationalité qui ne présuppose de souscrire à une tradition, prise comme sa substance. Ceux qui défendent la version éclairée de la modernité doivent assumer qu’il y a une tradition substantive dont ils participent. Ce que je vais tacher de montrer par la suite, c’est que cela conduit les éclairés au paradoxe d’avoir à méconnaître leur propre projet.



II

Un jour Kant, convaincu par un récit éclairé qu’il pressentait comme étant non seulement digne de crédit, mais également le seul rationnel, proposa depuis l’ineffable monde de l’a priori le slogan Sapere aude!, ose penser par toi-même . Ce slogan désignait un but narratif, le sens à partir duquel l’on se situait dans la modernité, dans l’histoire des Lumières.

Le slogan était très optimiste : il y a une identification implicite en lui, des plus évidentes, entre l’exercice de la rationalité et les Lumières. La prise de possession du slogan kantien est une demande pour approuver l’histoire de la modernité, et dans ce sens, la prescrire également. Le slogan indique qu’être rationnel oblige à être éclairés. À être théoriquement, pratiquement, politiquement, éthiquement éclairés. Son télos narratif consiste dans la validité et l’instauration définitive des croyances morales éclairées et dans le républicanisme politique. Du point de vue narratif, les Lumières se justifiait par un télos: l’appel moral universel à la révolution française. Kant l’avait anticipée comme prophète, et la jugea ensuite comme l’évidence factuelle de que son récit de la modernité était effectivement le récit corret, le seul récit rationnel possible des faits. Le slogan Sapere aude! était la version résumée et menaçante d’un ordre a priori pour justifier la rationalité comme l’exercice narratif de la pratique révolutionnaire.

Le but narratif du slogan éclairé peut se résumer dans la notion kantienne de Respublica Noumenon . Une république morale où les citoyens se reconnaissent mutuellement une dignité égalitaire et se réalisent éthiquement dans la liberté. Ce but est une exigence « rationnelle » dans un sens doublement moderne. Tout d’abord, elle définit la rationalité pratique sur la base d’un modèle épistémique, avec le recours à l’actualité de l’a priori. Le républicanisme et le libéralisme politique, que postule la Respublica Noumenon, sont une exigence a priori qui demande son objectivation pratique dans le monde. Cela est « rationnel », précisément et seulement parce que cela a la validité d’une loi scientifique. Ensuite, cela est « rationnel » parce que cela fonde la validité de son contenu sur la spontanéité pratique d’un sujet, avec au moins un critère privé et auto-évident: l’impératif catégorique. Episteme et sujet, la modernité en tant que telle. Mais ce but, ainsi fondé sur une conception moderne de la rationalité, en demande trop. L’a priori demande toujours un accord parfait, c’est-à-dire l’impossibilité formelle d’un désaccord et de la conversation rationnelle. Dans ce cas il s’agit d’un accord politique parfait pour la Respublica Noumenon. Il faut exclure la délibération et le désaccord de notre vie morale et politique ; c’est une condition pour sa rationalité.



Dans le monde éclairé, une éthique et une politique qui admettent des désaccords et des discussions délibératives ne sont pas seulement irrationnelles : elles sont immorales. Je veux dire que dans une communauté politique constituée épistémiquement et par un sujet avec des critères privés, il n’y a pas et ne peut pas y avoir de délibération. Il n’y a pas et ne peut pas avoir de désaccords moraux qui soient rationnels. Je pense que tout récit éclairé s’achève de la même manière : sur l’instauration d’un monde éthique et politique dont la clarté a pour contraire le désaccord. Toute conversation sur des désaccords est toujours une pratique irrationnelle, un talk show, une vulgarité, un signe de retard. Et face à l’accord parfait éclairé, celui qui croit que délibérer et avoir des désaccords fait partie de la vie morale ne semble pas avoir d’autres alternatives que de reporter ses yeux vers la Reine de la Nuit. Chuter des Lumières à la Tradition, changer la version de la rationalité. Selon le récit éclairé, la tradition est le royaume des ténèbres, de la superstition, de l’irrationalité. La fonction narrative de la nuit est d’être éclairée. Mais cela est possible seulement dans une version du rationnel qui exclut ses rivaux, et pour laquelle tout rival est irrationnel ; débattre avec lui de désaccords est un non-sens. Et cela est le cas dans le monde moderne.


III



Jusqu’au début de notre siècle, le discours épistémique s’identifiait à l’exercice originaire de la rationalité. C’étaient les temps du monde moderne excluant et triomphant. Avec son modèle, inauguré par Descartes, toute rationalité était identifiée au recours à des critères pris ou calqués de l’episteme. La narration kantienne des Lumières n’a donc de sens qu’en termes d’episteme. Le but narratif du récit éclairé est rationnel parce qu’il est épistémique. Et je crois que c’est la raison pour laquelle on en arrive à une reconstruction narrative dont le sens est toujours aussi paradoxal et inadmissible que l’accord politique parfait. La Respublica Noumenon, les valeurs et les institutions éclairées, ont une nécessité épistémique. Cela signifie que, si nous devons chercher la substance de leur rationalité dans une tradition, cela devra prendre le sujet comme protagoniste, cette chose a priori bien connue sur laquelle se base sa validité. Croire au sujet finit par être une condition a priori pour tout récit pratique a priori. La seule chose que j’y objecte est qu’il n’apparaît en aucune façon que l’obligation catégorique de croire au sujet reste d’actualité. Le factum de la raison post-moderne repose sur la lassitude qu’il en soit ainsi. Mais cette lassitude a une origine forte. Revenons alors à la genèse narrative des Lumières, à l’origine de la modernité.

Le sujet, cette chose sans doute inventée dans la modernité, est un événement. En lui, quelqu’un, pour la première fois, s’est dit « Ose penser par toi-même!». L’ordre était alors une subtile suggestion, plus douce et, apparemment, moins révolutionnaire. Alors, en 1628, la Respublica Noumenon a fait germer sa proposition de considérer rationnel le monde moderne. Nous la connaissons comme mathesis universalis et elle se présente dans la quatrième règle de Descartes. La rationalité se compose, selon le texte, de critère purement épistémiques dont la source de validité est de procéder d’un sujet. Ce sont des critères privés, que le sujet ou l’esprit tire de lui-même de manière autonome. La mathesis universalis est, comprise ainsi, un projet de rationalité. Mais, de plus, la mathesis se présente comme un projet émancipateur. En effet, dans le projet de la mathesis le sujet doit se libérer d’une obsolescence qui rend difficile la réalisation de ses prétentions à la rationalité autonome. Le sujet se fait libre en menant à bien son projet. Mais cela ne se comprend qu’en opposition avec un autre projet antérieur et une version rivale de la rationalité avec laquelle il est en conflit narratif: le Royaume de la Nuit.


Les règles de Descartes ne prennent leur importance dans notre récit que parce que c’est dans le même texte, dans les trois règles antérieures à celle de la mathesis, que se définit sa posture en contraste avec un projet obsolète de rationalité dont il faut s’émanciper, mais qui était alors actuel . Et ce n’est pas un hasard si nous nous trouvons face à une version du rationnel où un slogan qui, je ne dirais pas ordonne, mais suggère de loin de penser par soi-même, est absurde. En effet, si nous lisons le projet moderne de la mathesis comme une proposition émancipatrice, nous y reconnaîtrons les traits qui définissent l’adversaire. Pour sa version rivale, il n’y a pas d’accord parfait. C’est que, apparemment, il n’y a pas non plus en elle l’idée que la rationalité doive s’entendre en termes d’episteme. Bien au contraire, la rationalité ressemble à une conversation sur la doxa, alors que la Nuit est le monde de l’opinion et du désaccord.

Au lieu d’un sujet aux critères a priori, il y a une communauté d’interlocuteurs dont la vérité se constitue par l’effet de la conversation au fil du temps. Dans ce cadre, l’episteme du sujet est sans importance. A sa place, nous avons une pratique sur les désaccords, dont la rationalité ne paraît pas avoir d’autres bases que la communauté elle-même, et son désir téléologique de se réaliser. Le texte de Descartes suggère que cela, impliquant l’invalidité d’un accord parfait, n’est possible que dans une perspective phronétique de la rationalité. C’est dans l’idée d’une rationalité basée sur la phronésis que Descartes voit la principale faiblesse de son adversaire, et cela explique pourquoi la critique de la phronésis dirige tout le texte . Descartes commence en distinguant les habitudes, les coutumes, les pratiques et les formes de vie de l’idée de rationalité. Il présuppose que ceux qui décrivent la rationalité en ces termes sont les autres narratifs contre lesquels l’accord parfait doit triompher, dans un récit orienté vers le succès de l’accord parfait. Les autres représentent ici une version incommensurable de rationalité dont la fonction narrative est d’être dépassée par une émancipation. Et la dimension morale de l’ennemi, Descartes la décrit comme le fait d’avoir à s’incorporer à un récit substantiel que nous appelons communément tradition.

Nous héritons la tradition par ce que les Grecs appelaient paideia, l’incorporation dans la vie rationnelle d’une communauté possédant précisément tous les traits que les Règles soustraient à la rationalité. Descartes propose dans sa règle III d’y opposer le Sapere aude! Pense par toi-même. Cela est déjà une exigence morale. Viens, souscris à ma version de la rationalité, unis-toi au projet narratif d’accord parfait. Sans le savoir, Descartes commençait l’histoire des Lumières et mettait dans la tradition son ennemi mortel, la Reine de la Nuit. Mais en quoi consiste le succès du récit éclairé ? En sa définition telle que Descartes la présenta dans ses Règles en 1628. Comme ce qui n’est pas la tradition. Comme les critères infaillibles et privés d’un sujet épistémique. Ce que nous avons ici est une rationalité négative : c’est ce qui n’est pas phronésis, ce qui ne fait pas allusion à la pratique, ni paideia, ni formes de vie, ni une quelconque communauté de tradition. Face à cela, nous avons la narrativité éclairée dont le couronnement moral parait être la Révolution Française. C’est dans ce caractère négatif que repose sa substance rationnelle. Et cela n’est en rien un problème, dans un monde qui se reconnaît dans le récit éclairé, pour qui être rationnel et être éclairé est la même chose. Mais en accord avec le factum de la raison post-moderne, cela n’est plus possible.


Conclusion

Dans le contexte du débat contemporain, la modernité et plus particulièrement chacune de ses versions éclairées, requiert un plaidoyer en termes narratifs. Mais c’est parce que les stratégies d’argumentation modernes, auparavant solidement établies, doivent maintenant se justifier narrativement, en prenant pour substance une tradition, la tradition moderne. C’est de cela que dépendent maintenant les croyances émancipatoires du projet éthique et politique des Lumières. Ses valeurs et institutions peuvent seulement demander une validation a priori s’il y a un récit préalable qui nous persuade que cela est réellement rationnel. Il y a longtemps qu’elles ne sont plus un factum de la raison. Que le factum est autre. Il ne suffit pas de composer des opéras pour porter aux nues l’accord parfait. Il faut d’abord le rendre crédible. Mais le hasard fait que cela exige conceptuellement le caractère négatif de la rationalité moderne. Si celle-ci prétend concourir dans le débat sur les traditions en conflit, elle doit se définir positivement, elle doit se reconnaître dans la substance d’une tradition. Elle doit devenir une version subsidiaire du Royaume de la Nuit. Cela implique de récupérer nombre de notions qui permettent à son adversaire nocturne de se reconnaître comme rationnel. Elle doit s’identifier avec quelques pratiques, avec quelques formes de vies, avec certaines croyances substantives. Elle doit commencer par ne plus raconter son histoire avec Descartes ou Kant. Mais le récit qui en résultera alors ressemblera difficilement à ce qu’elle vient de faire. Et, sans doute, nous ne pouvons pas savoir ce qui en résultera.

Il y en a qui croient que les valeurs des Lumières peuvent survivre à la crise de la rationalité moderne dans laquelle est prise notre époque. Que même sans subjectivité, sans fondamentaux, sans certitudes ultimes, les valeurs inaugurées par la modernité peuvent continuer. Qu’elles peuvent continuer, réécrites dans une conception alternative de la rationalité qui consiste dans le plaider par récits. Et avec quelqu’un, moins emprunt de subjectivité cartésienne, pour qui fonder n’est pas si important, si plein d’episteme. Avec un récit alternatif –il me semble- nous pouvons récupérer les valeurs des Lumières en nous libérant de sa version dérangeante de la rationalité. Mais cette stratégie nous oblige à admettre le paradoxe d’une renonciation conceptuelle : en refusant le projet de Descartes et la Respublica Noumenon, on assombrit le monde éclairé et terrifiant de l’accord parfait. Mais ce n’est qu’ainsi que nous aurons une version postmoderne du monde moderne, une chose fausse dans laquelle les valeurs éclairées reste entachées de tradition. Et peut-être que la conclusion de tout cela serait de recommander aux éclairés de changer leur slogan Sapere aude ! pour le nocturne Traditionem prosequi aude! Ose suivre la tradition! Dépasse ta peur de la Nuit et affronte-la. Aie le courage de te servir de la tradition! Sa Reine, après tout, se réserve le plus beau des arias.

martes, 5 de febrero de 2008

La herencia del Marqués de Montealegre (en versión del jurista más importante del Perú). Para la consideración del público amplio

Riva Agüero: conservador, no. Reaccionario, sí.
Javier Valle-Riestra


La familia de José de la Riva Agüero y Osma, Marqués de Monte Alegre de Aulestia, aparece enclavada en indoamérica desde la Conquista. Uno de sus antecesores fue Nicolás de Ribera, el Viejo, compañero de Pizarro y primer Alcalde de Lima. Los Riva Agüero con uno u otro apellido, desde los Ribera y los Tello, hasta los Looz-Coswaren de antigua estirpe flamenca, los Riglos y los Osma dejaron su sello en nuestra Historia. José de la Riva Agüero y Sánchez Boquete fue el primer Presidente del Perú, luego de derrocar al triunvirato construido por el Congreso (1823).

Su tesis doctoral La historia en el Perú es una marmórea pieza maestra, cien años después. Riva Agüero fue jefe de la generación del novecientos y adalid de esas ideas. Su muerte prematura le impidió coronar su obra y continuar su influencia en los problemas nacionales.

En carta a Luis Alberto Sánchez (1929) le decía: “Mucho más que conservador, que podría significar avenido con lo presente he sido reaccionario, convencido como lo estoy de que, en el decaimiento moral e intelectual del mundo, ha de retrotraerse el ánimo hacia mejores épocas, para hallar ideales sanos y nobles. El tiempo es una superstición. Atendamos a lo bueno; y no a la moda, ni a los caprichos y errores de un período, que podemos reformar.

Ese multimillonario de ultraderecha, ese sarraceno del catolicismo, dejó, en su testamento de 1933, a la Universidad Católica como usufructuaria de su inmensa fortuna precisando que al vigésimo año de su fallecimiento adquiriría la propiedad absoluta. Y ordenó: 1) “que las enseñanzas de la Universidad, sea cual fuere su forma y extensión, debían ser autorizadas por el superior eclesiástico”; 2) que sus obras debían ser publicadas previa censura eclesiástica; es decir que condicionó la herencia a la confesionalidad del heredero; y 3) creó una Junta de Administración Perpetua, formada por el Rector de la PUCP y por el Arzobispado de Lima, señalando que toda decisión sobre los bienes, mandas y encargos le correspondía y que se imponía el voto del último.

Como nuestro Cardenal ha pretendido ejercitar sus derechos epistolarmente, la Universidad tuvo el desacato de plantearle un impertinente Amparo, acción que no sirve para definir la propiedad. De haber previsto Riva Agüero semejante agravio contra un Príncipe de la Iglesia, jamás habría hecho heredera a la PUCP.

La sentencia es adversa a los accionantes. Y si el Tribunal actúa con formación cultural entenderá que la Pontificia de hoy no es la que conoció Riva Agüero. No puedo llegar al extremo caótico de afirmar que por no subsistir moralmente aquel ente sus bienes deberían pasar a la Universidad Católica de Lovaina y al colegio Pío Latinoamericano de Roma, como lo dispone el testador. Pero sí que debe mantenerse, ad-cautelam, perpetuamente la Junta. Es un centro de estudios antagónico y antipódico con el pensamiento rivagüerista. No es ni conservador ni reaccionario. La UC es una especie universidad calvinista.
EDITADO POR EL INDOAMERICANO
 
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